Citation de Voltaire en date d'un 17 mai pour une prétendue fin du monde un certain 20 mai... Pour un tableau en fin de création à 10 jours de cette date fatale, je me dis qu'il n'y a pas de hasard.;) Ce qui est différé n'est pas perdu!
Voltaire (1694-1778) in Lettre sur la prétendue comète (17 mai 1773).
Quelques Parisiens, qui ne sont pas philosophes, et qui, si on les en croit, n'auront pas le temps de le devenir, m'ont mandé que la fin du monde approchait, et que ce serait infailliblement pour le 20 du mois de mai où nous sommes.
Ils attendent ce jour-là une comète qui doit prendre notre petit globe à revers, et le réduire en poudre impalpable, selon une certaine prédiction de l'Académie des sciences qui n'a point été faite.
Rien n'est plus probable que cet événement ; car Jacques Bernouilli, dans son " traité de la comète ", prédit expressément que la fameuse comète de 1680 reviendrait avec un terrible fracas, le 17 mai 1719 ; il nous assura qu'à la vérité, sa perruque ne signifierait rien de mauvais, mais que sa queue serait un signe infaillible de la colère du ciel. Si Jacques Bernouilli se trompa, ce ne peut être que de cinquante-quatre ans et trois jours.
Or, une erreur aussi peu considérable étant regardée comme nulle dans l'immensité des siècles, par tous les géomètres, il est clair que rien n'est plus raisonnable que d'espérer la fin du monde pour le 20 du mois de mai 1773, ou dans quelque autre année. Si la chose n'arrive pas, ce qui est différé n'est pas perdu.